La République démocratique du Congo vient de conclure une conférence d'une semaine sur le projet de barrage du Grand Inga, réaffirmant l'engagement de l'Afrique du Sud d'acheter 5 000 MW d'électricité à partir du projet proposé. Entre-temps, le ministère sud-africain des ressources minérales et de l'énergie aurait décidé d'aller de l'avant avec ses plans d'achat d'électricité à partir du projet. Fleuves internationaux et l'Alliance africaine WoMin veulent tirer la sonnette d'alarme sur ces projets.
Les engagements renforcés en faveur d'Inga 3 interviennent alors que l'on s'inquiète de la dette que l'Afrique du Sud va contracter en poursuivant ses intérêts dans un projet qui devrait coûter à l'économie bien plus de $4 milliards de dollars pour les seules lignes de transmission. Ce qui est alarmant, c'est que cet engagement intervient à un moment où le monde est en proie à la pandémie de COVID-19, qui pèse lourdement sur l'économie sud-africaine.
Il est donc inopportun pour l'Afrique du Sud, au cours d'une épidémie qui a frappé le pays et qui conduit nos gouvernements à obtenir des prêts des institutions financières internationales (IFI), d'envisager que l'économie supportera un nouvel endettement pour financer un projet de cette nature. L'Afrique du Sud est en récession. Le gouvernement sud-africain devrait se concentrer sur la reprise économique après la conférence COVID-19. Compte tenu de l'incertitude et des conséquences économiques de la pandémie, le projet Inga 3 ne peut être considéré comme une priorité à l'heure actuelle.
Le porte-parole d'International Rivers, Aqeelah Hassen, a déclaré : "Il est irresponsable de la part de notre gouvernement de vouloir aller de l'avant avec un projet qui ne fera qu'accroître l'endettement. Avec l'affaiblissement du rand et la dégradation de la cote de crédit de l'Afrique du Sud, nous ne sommes pas en mesure de faire courir un risque supplémentaire à l'économie en nous endettant pour financer les plans d'Inga 3".
Caroline Ntaopane, coordinatrice de la campagne nationale du WoMin en Afrique du Sud, a déclaré : "Il est dans l'intérêt du gouvernement sud-africain de donner la priorité à ses citoyens en concentrant son attention sur la reprise économique plutôt que sur des projets coûteux qui ne profitent pas à l'économie, aux communautés pauvres en énergie et aux femmes, et qui endetteront encore davantage le pays".
Le gouvernement sud-africain n'a toujours pas réalisé d'étude de faisabilité sur le projet, malgré les soumissions au Parlement des deux organisations de la société civile à la fin de l'année dernière sur le discours sur la politique budgétaire à moyen terme.
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Aqeelah Hassen
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