Les communautés, et plus particulièrement les femmes, se voient refuser le droit de donner ou de refuser leur consentement à des projets d'extraction à grande échelle sur une base libre, préalable, informée et continue. Ces projets sont présentés comme le moyen de sortir de la pauvreté en Afrique, promettant aux communautés développement local et emplois. Au lieu de cela, la réalité est l'augmentation de la pauvreté et des inégalités, la destruction écologique, le changement climatique et les impacts sociaux désastreux tels que les déplacements forcés, la perte d'accès aux ressources naturelles nécessaires à la survie, la mauvaise santé et l'augmentation de la violence.
Les femmes sont particulièrement touchées, car elles sont chargées de mettre de la nourriture sur la table, de prendre soin de l'eau et des forêts et de s'occuper d'autrui. Leur travail non rémunéré est encore plus sollicité lorsque les problèmes de santé et la violence augmentent et que les moyens de subsistance sont menacés.
Lorsque les communautés résistent, les entreprises et l'État créent des divisions au sein de la communauté et intimident, menacent, voire assassinent les militants et les membres de la communauté. Dans le cadre de ces luttes, les femmes subissent des formes sexualisées de violence et de viol. La principale revendication des femmes est le contrôle de leur corps en tant que territoire.
Malgré ces violations flagrantes des droits des personnes et de la nature, les femmes et leurs communautés se voient refuser le droit au consentement. Il en est ainsi malgré la reconnaissance du consentement libre, préalable et éclairé (CLPI) par les gouvernements et les organismes régionaux, ainsi que les protocoles, les déclarations, les constitutions, les statuts et le droit coutumier qui fournissent la base permettant aux individus et aux communautés de refuser leur consentement.
En collaboration avec des partenaires et des réseaux nationaux, le WoMin s'efforce de renforcer la résistance à des mégaprojets d'extraction destructeurs spécifiques sur la base du droit de dire NON. Nous soutenons les campagnes nationales et régionales visant à faire progresser les droits de consentement des communautés affectées. Nous aidons les femmes et leurs communautés à formuler leurs alternatives de développement, le OUI à leur NON. En tant qu'organisation féministe, nous nous concentrons sur l'organisation, la sensibilisation et le leadership des femmes afin qu'elles puissent faire valoir leurs intérêts en matière de développement au sein de leurs communautés. Nous travaillons également à la constitution d'un corpus d'informations et de connaissances pour aider les activistes communautaires, en particulier les femmes, à revendiquer leur droit de dire NON.
