183 organisations demandent aux autorités canadiennes de tenir ReconAfrica responsable de ses projets d'exploitation massive de pétrole et de gaz près du delta de l'Okavango

Contact : Bronwen Tucker, bronwen@priceofoil.org, +1-587-926-7601

4 juin 2021

Aujourd'hui, 183 organisations communautaires et non gouvernementales du monde entier ont exhorté le Premier ministre Justin Trudeau, les ministres des Affaires mondiales du Canada (Marc Garneau, Mary Ng et Karina Gould) et d'autres responsables canadiens à enquêter et à prendre des mesures concernant les projets de l'entreprise canadienne ReconAfrica. ReconAfrica effectue actuellement des travaux d'exploration en vue d'exploiter ce qu'elle estime être 60 à 120 milliards de barils de pétrole et de gaz dans le nord-est de la Namibie et le nord-ouest du Botswana. Si elle se poursuit, cette exploitation se ferait sur les territoires indigènes San et Kavango, en amont du delta de l'Okavango, site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et zone humide d'importance internationale au titre de la convention de Ramsar.

Dans une lettre ouverte publiée dans le cadre d'une semaine d'action Dans une lettre adressée à l'entreprise avant son assemblée générale annuelle du 8 juin, les signataires décrivent les menaces que le développement potentiel de ReconAfrica fait peser sur les droits de l'homme, les droits des populations autochtones, les moyens de subsistance locaux, le climat mondial et un écosystème essentiel et de renommée mondiale. La lettre est signée par des organisations de 22 pays, dont 40 organisations basées en Afrique australe et 85 au Canada.

La lettre rappelle aux fonctionnaires que les obligations internationales du Canada en matière de droits de l'homme l'obligent à se protéger contre les violations des droits de l'homme commises par les entreprises canadiennes et demande une enquête complète sur les projets de l'entreprise, avec "tous les pouvoirs nécessaires pour apporter les remèdes appropriés aux abus et contrôler leur mise en œuvre". Elle demande également au gouvernement canadien d'utiliser toutes les voies juridiques et diplomatiques pour prévenir tout préjudice prévisible en matière d'environnement et de droits de l'homme et d'interdire à Exportation et développement Canada ou à d'autres institutions gouvernementales d'accorder un financement public à l'entreprise si le projet est mis en œuvre.

Cet appel à l'action fait suite à une plainte de dénonciateur à la Securities and Exchange Commission des États-Unis, selon laquelle ReconAfrica a induit les investisseurs en erreur dans des communiqués de presse et d'autres documents promotionnels, ainsi que dans une lettre d'information de la Commission des valeurs mobilières des États-Unis. nouveau rapport de l'Agence internationale de l'énergie montrant que l'exploitation de nouveaux gisements de pétrole et de gaz est incompatible avec une limitation du réchauffement à 1,5 degré Celsius.

Parmi les signataires de la lettre ouverte figurent les bureaux d'Amnesty International en Afrique australe et au Canada, Indigenous Climate Action, Frack Free Namibia, l'Église unie du Canada, Friends of the Earth International, Fridays for Future Windhoek, Climate Action Network Canada (CANRac), African Climate Reality Project, Namibia Women's Association, Cooperation Canada (anciennement connu sous le nom de Conseil canadien pour la coopération internationale), KAIROS Canada, Oil Change International et Rainforest Action Network, pour n'en citer que quelques-uns.

Les organisations qui ont signé la lettre ont fait les déclarations suivantes :

Ina-Maria Shikongo, coordinatrice de Fridays For Future Windhoek : "La mentalité des négateurs du climat est dominée par la cupidité et l'ignorance. Le droit à l'eau potable et à l'alimentation est un droit humain fondamental que le Canada et ReconAfrica refuseront aux populations du bassin du Kavango et mettront en danger le reste de la planète avec la bombe de carbone qu'ils sont sur le point de libérer si ce projet se poursuit. Ignorance et cupidité !"

Le très révérend évêque Luke Pato, évêque anglican de Namibie : Vous êtes venus, vous avez souillé mon pays, vous avez rendu mon héritage détestable. Jérémie 2:7. "Nous sommes les gardiens de la terre pour les générations à venir. La Namibie est le pays le plus sec au sud du Sahara et nos nappes phréatiques sont l'héritage que nous laissons à nos enfants et petits-enfants. Nous ne pouvons pas risquer des opérations de forage qui polluent des sources d'eau précieuses, violent les droits des indigènes et menacent le site patrimonial du delta de l'Okavango". 

Trusha Reddy, coordinatrice du programme "Women Building Power, Energy & Climate Justice", Alliance africaine WoMin: "L'Alliance africaine WoMin est alarmée par la poursuite insensible de l'exploitation du pétrole et du gaz par la société canadienne Recon Africa dans le delta de l'Okavango, région écologiquement sensible qui s'étend sur la Namibie et le Botswana. Des violations ont déjà été signalées à l'encontre de femmes locales et indigènes par des entrepreneurs venant dans la région au cours de la phase d'exploration. D'autres préjudices, liés à l'exploitation de l'eau et d'autres ressources, aux déplacements de population et à la pollution qui en résultent, sont à prévoir. Nous ne pensons pas que les femmes africaines et leurs communautés doivent être sacrifiées sur l'autel de cette soif incessante de profit en cette période de crise climatique et écologique. La résistance des femmes concernées à ce projet désastreux pour la défense de leurs terres et de leurs moyens de subsistance s'intensifie déjà et elles ne seront pas réduites au silence."

Jana Jandal Alrifai, Climate Strike Canada Organisateur : "Les communautés du monde entier subissent depuis trop longtemps des violations des droits de l'homme et des atteintes à l'environnement liées aux entreprises extractives canadiennes. Le gouvernement fédéral a l'importante responsabilité de mettre fin à ce schéma en prenant des mesures à l'égard de ReconAfrica".

Eriel Deranger, directeur exécutif, Indigenous Climate Action : "Les projets de ReconAfrica nous rappellent que le Canada ne se contente pas d'exporter du pétrole et du gaz, mais qu'il exporte aussi des violations des droits des peuples autochtones. Ici et à l'étranger, le gouvernement canadien doit commencer à reconnaître et à faire respecter la souveraineté autochtone, nos droits inhérents et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

Bronwen Tucker, analyste de recherche à Oil Change International : "Le Canada, comme les autres pays riches, devrait agir en premier et plus rapidement pour éliminer progressivement sa production de combustibles fossiles et payer sa juste part pour soutenir une transition équitable vers les énergies renouvelables en Namibie, au Botswana et dans le monde entier. Mais il faut aussi veiller à ce que les entreprises canadiennes ne poursuivent pas à l'étranger des projets irresponsables d'exploitation des combustibles fossiles, en particulier ceux de ReconAfrica, qui risquent de violer les droits de l'homme et de détruire des écosystèmes vitaux.

Gabriela Jimenez, KAIROS Canada : "Le Canada ignore les communautés affectées ainsi que ses propres conseils d'experts en ne donnant pas d'indépendance et de réels pouvoirs d'investigation à l'Ombudsman canadien pour les entreprises responsables. Le gouvernement doit respecter les droits de l'homme, les droits des peuples autochtones et les cadres environnementaux internationalement reconnus et exiger des entreprises canadiennes opérant à l'étranger qu'elles fassent de même. Les projets de ReconAfrica ne représentent pas seulement un risque de responsabilité pour le gouvernement canadien, mais aussi un désastre probable pour les communautés et le climat.

Amy Giliam, African Climate Reality Project, Afrique du Sud : "L'African Climate Reality Project est bouleversé par les activités d'exploration pétrolière et gazière de ReconAfrica dans le bassin de Kavango, qui sont destinées à saper les riches systèmes de vie du delta de l'Okavango et les personnes qui en dépendent. C'est un nouvel exemple de la priorité donnée au profit et à la cupidité sur les droits et les moyens de subsistance des communautés locales, et de la façon dont la nature et les ressources de l'Afrique continuent d'être exploitées. Les communautés locales ont le droit de dire non aux opérations de ReconAfrica et nous devons travailler ensemble pour amplifier et sauvegarder leurs droits avant qu'il ne soit trop tard".

Notes et autres ressources :

  • Chronologie des événements clés dans l'exploration pétrolière et gazière du bassin de Kavango
  • Avis aux médias sur les actions internationales à venir pour #StopReconAfrica du 2 au 5 juin
  • Calculs de Fridays for Future Windhoek montrent que si les 120 milliards de barils prévus par certaines projections de ReconAfrica étaient extraits, cela équivaudrait à un sixième du budget carbone restant dans le monde.
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