Pourquoi nous avons besoin de visions panafricaines écoféministes pour le présent et pour notre avenir
Credit: Artwork by Khubu Zulu
“The victimisation, I saw, was universal. It didn’t depend on poverty, on lack of education or on tradition. It didn’t depend on any of the things I had thought it depended on. Men took it everywhere with them. Even heroes like Babamukuru did it. And that was the problem. . . . all the conflicts came back to this question of femaleness. Femaleness as opposed and inferior to maleness.” ― Tsitsi Dangarembga, author – Nervous Conditions
La politisation du militant féministe et politique Andrée Blouin par la mort de son fils suite au manque de soins de santé adéquats en 1942 reflète la réalité des femmes et des enfants africains 80 ans plus tard. « La mort de mon fils m’a politisé comme rien d’autre ne le pouvait », écrit Mme Blouin dans ses mémoires, « [le colonialisme] n’était plus une question de mon propre destin calomnié, mais un système de mal dont les tentacules atteignaient chaque phase de la vie africaine. »
Blouin comprenait que la justice et la libération des femmes du patriarcat étaient liées à la liberté politique et économique. Cette situation, comme la violence physique et psychologique structurelle qui est ancrée dans le récit de la femme, était et est liée à la destruction du corps des femmes pour la plus-value de leur travail non rémunéré. La manifestation institutionnelle et sociétale de la domination patriarcale des femmes est intimement liée au modèle capitaliste d’accumulation et de développement.
Le développement capitaliste - un pillage de l’humanité
Founded on the systematic oppression of people and nature, opens in a new windowcapitalist development is dialectically related to underdevelopment, pillaging humanity based on gender, sexuality, race and class. This founding violence, which built much of the so-called ‘developed’ world as we know it through colonialism, has been woven into the fabric of African nations and communities, with gender inequalities on the continent being amongst the highest in the world.
Les femmes africaines font face à un nombre élevé de mariages précoces, l’Afrique de l’Ouest ayant le taux le plus élevé de mariages précoces dans le monde avec une prévalence de 77% et 61% au Niger et au Mali, respectivement. Plus de 50% des femmes adultes en Afrique ne savent ni lire ni écrire. Les femmes portent en grande partie le fardeau social de la reproduction dans les sociétés. Au Malawi, les femmes consacrent sept fois plus de temps que les hommes au travail non rémunéré, et plus de 70% des femmes vivre sous le seuil de pauvreté. L’Afrique est considérée comme la région la plus dangereuse du monde pour les femmes, avec une femme sur trois est victime de violence fondée sur le sexe y compris des niveaux élevés de violence conjugale à vie.
Les échecs économiques néo-libéraux des gouvernements africains ont été durement éprouvés par les femmes et les enfants. Par exemple, les défis infrastructurels, comme le manque d’accès à l’eau potable, signifient que les femmes marchent jusqu’à 6 kilomètres par jour pour chercher de l'eau. La division du travail entre les sexes fait en sorte que les femmes dépendent fortement des ressources naturelles comme l’eau et la terre pour leur vie et leurs moyens de subsistance. Cela signifie que ce sont les femmes africaines qui sont les plus dépossédées dans la ruée coloniale vers l’Afrique, et l’extraction à grande échelle des ressources qui caractérise les économies africaines contemporaines.
L’endettement économique, social et écologique croissant auquel l’Afrique est confrontée est une caractéristique clé des relations économiques historiques inégales des nations africaines. Par conséquent, les mouvements de libération anticoloniale ont relevé de nombreux défis sociaux et politiques. L’émancipation économique, sociale et politique reste une question de mobilisation contre l’humiliation et l’exploitation des Noirs par l’impérialisme.
L’échec de la « croissance » des économies extractives africaines à traduire la croissance économique en gains sociaux et environnementaux est enraciné dans le fait de privilégier les programmes « axés sur le profit » des multinationales au détriment des peuples autochtones.
Recentring the radical
Face à la pauvreté, aux violences extrêmes auxquelles les femmes sont confrontées dans les situations de conflit et dans la vie quotidienne, à l’insécurité dans laquelle elles élèvent leurs enfants, des terres agricoles, des moyens de subsistance durables — face à toutes ces luttes différentes et à la façon dont les femmes absorbent les coûts d’un système intrinsèquement violent —, cela me rappelle les paroles du leader révolutionnaire panafricain Thomas Sankara :
“Comrades, there is no true social revolution without the liberation of women. May my eyes never see and my feet never take me to a society where half the people are held in silence. I hear the roar of women’s silence. I sense the rumble of their storm and feel the fury of their revolt.” – Thomas Sankara
International Women’s Day cannot be an empty annual commemoration. It must take us back to our movements for dignified lives for women in both rural and urban Africa. Feminist and social movements that prioritise indigenous African knowledges and voices and centre the experiences of those most burdened from black women, queer womxn, differently abled women and others, in all their diversity. These movements must allow for the development of alternatives that emancipate women from unpaid labour practices, and ensure communities have the structural conditions to shape their own futures. To foster space and opportunities for collective analysis, inspiration and creativity to build just and equitable futures. Liberating Africa from capitalist exploitation, is synonymous with the liberation of African women from opens in a new windowcapitalism’s rapacious plunder.
“The Liberation movement was an opportunity for us to break out of a long history of fighting individually because we couldn’t enter the public, a male-dominated space… Now we must consolidate our opens in a new windowfeminism as the culmination of struggles to regain our freedom as complete and autonomous human beings.” – Patricia McFadden
Boipelo Bonokwane was past Pan-African Research Coordinator at WoMin African Alliance. Bonokwane is a Pan-African feminist activist who is passionate about the political and economic emancipation of the working class and the poor.